Tout comme les footballeurs, certains écrivains ont leur agent, leur agent littéraire. Son rôle : négocier avec un éditeur les conditions les plus favorables pour l’auteur qu’il représente concernant la publication d’un livre. Tout est potentiellement à négocier : les conditions de travail, les délais, le montant des droits d’auteur, les éventuelles traductions, mais aussi les conditions d’édition, le tirage, la mise en place, la promotion de l’ouvrage et les relations presse. Le but final étant de dégager l’écrivain de toutes les contraintes administratives pour qu’il puisse se dédier intégralement à son art.
Si l’agent est une véritable « nounou » pour le créateur, il est aussi un dénicheur de talents ou de futurs talents. Comme un éditeur, il reçoit des manuscrits, ou les déniche à travers le monde, à charge pour lui d’en déceler les qualités, éventuellement de les retravailler avec les auteurs, pour ensuite en proposer un à une maison d’édition.
Peu répandu il y a quelques années, ce métier a aujourd’hui pignon sur rue. Avec la mondialisation des succès littéraires et la manne que représentent désormais les droits des adaptations cinématographiques ou audiovisuelles, ce marché se développe peu à peu. En 2009 par exemple, lors du salon du livre de Francfort, 288 agences et 503 agents étaient présents (source MOTif).
Pour Juliette Joste, éditeur free-lance qui a réalisé une étude sur le sujet pour le MOTif (Observatoire du livre et de l’écrit en Ile-de-France), contrairement à l’international, le métier est encore peu développé en France où on ne compte qu’une vingtaine d’agences littéraires et où seulement 250 à 300 auteurs utilisent les services d’un agent, un chiffre dérisoire par rapport au nombre d’écrivains... mais qui augmente. Il faut ajouter que, contrairement à l’agent artistique, l’agent littéraire n’a pas de statut spécifique mais il est souvent issu du milieu de l’édition dont il maîtrise parfaitement les rouages.
L’étude du Motif est sous-titrée « réalités et perspectives » et s’il faut constater que la profession s’appuie sur la rentabilité des auteurs pour exister, elle va devoir s’adapter au développement du livre numérique, terrain propice à l’autoédition. Il faut enfin rappeler que nombre de livres édités – y compris quelques best-sellers - arrivent encore directement par la Poste chez les éditeurs !
L’étude de Juliette Joste est disponible sur le site Internet du MOTif.
A lire aussi un entretien avec Pierre Astier, fondateur de l’agence Pierre Astier & Associés Literary and Film Agency sur le site Ecla.aquitaine.fr.
Photo capture d’écran d’une des videos où Juliette Joste parle du métier d’agent.